Visite présidentielle en terre bretonne : arrogance et mépris ! 


Rédigé le Vendredi 17 Mai 2024 à 09:13 | Lu 3 commentaire(s)



in War Raok ! - n° 52 - Septembre 2018

 

Après la Corse, la Bretagne. Le nouveau monarque de la République française, en visite dans ses colonies, accompagné de son fidèle et docile valet breton, se montre toujours aussi hautain, arrogant et méprisant. Méprisant, dans la forme d’abord, envers tout un peuple en refusant de s’afficher aux côtés du drapeau national breton et en obligeant que pavoisent uniquement des drapeaux de la République française et européens. Icône de la France jacobine, centralisatrice diront certains ! Plutôt le fidèle représentant de cette France coloniale, de cette France prison des peuples.  Même ses prédécesseurs avaient eu une attitude autre. 

Puis dans son discours de Quimper, l’enfumage habituel et pour cela prince Emmanuel est passé maître dans l’art. La culture bretonne et plus particulièrement la langue bretonne, l’éternelle tarte à la crème que l’on nous ressert à chaque visite présidentielle. Cela fait des siècles que la France, son Etat, ses gouvernements s’acharnent à faire disparaître notre langue. Quant à notre histoire millénaire point d’enseignement surtout.

Ensuite, vient l’innovation : le droit à l’expérimentation ! Rien que cela ! Mais l’expérimentation on s’en tape le coquillard Monseigneur. L’expérience nous connaissons, nous avons une histoire de dix siècles de souveraineté et d’indépendance, de liberté que le pays que vous représentez nous a arbitrairement confisquée et définitivement supprimée sous le glaive de votre révolution sanguinaire de 1789, révolution née de la raison, des progrès et des valeurs de la philosophie des lumières, véritable projet totalitaire où il faut éradiquer le passé, se débarrasser des traditions, forger un homme nouveau…

Mais là où vous avez excellé cher monsieur Macron, en bon représentant de l’idéologie républicaine française, c’est dans vos propos concernant l’amputation de notre Bretagne et la réunification de notre nation. « La Bretagne, cette géographie contrastée que certains voudraient prolonger jusqu’à l’estuaire de la Loire », propos immédiatement suivis de « ... c’est un sujet aujourd’hui dépassé ».

Il faut peut-être rappeler que le fait d’avoir amputé la Bretagne n’est pas un acte innocent mais bien un calcul politique précis. Il fallait enlever à la Bretagne ce département qui avait, et a toujours, un poids économique considérable (Nantes et tout le pays nantais sans oublier Saint Nazaire et ses célèbres chantiers navals reconnus dans le monde entier). C’est également priver la Bretagne de plus d’un million d’habitants. La France a bien compris le danger que représente une Bretagne unie, une Bretagne qui peut ainsi rivaliser avec de nombreux autres pays européens et dans l’avenir, peut-être plus proche qu’on ne le pense, reprendre toute sa place au sein des nations libres européennes. La menace séparatiste est toujours d’actualité dans la tête de nos braves républicains français… et combien je les comprends.

La réunification de la Bretagne est une revendication soutenue par la majorité de la population des cinq départements ainsi que ses élus. Le conseil régional de Bretagne, le conseil départemental de Loire-Atlantique, des centaines de conseils municipaux ont voté un vœu pour cette réunification. Il ne s’agit pas d’un sujet dépassé car la loi permet jusqu’au 31 mars 2019 à un département de saisir le droit d’option et de changer de région. Il s’agit d’un sujet d’actualité et d’avenir pour le peuple breton que l’on ne peut pas mépriser sur le ton de la plaisanterie.

Alors, si de tels propos, si un tel comportement ont pu surprendre certains, pour ce qui nous concerne, nous nationalistes et indépendantistes bretons, cette attitude d’un président français nous est habituelle.

A nous maintenant de mettre sur pied un front politique breton. C’est de plus en plus d’actualité mais pour cela il faut indéniablement refaire un cerveau politique à l’Emsav et écarter les sensibilités plus que molles, inodores et sans saveur qui paralysent le mouvement national breton depuis trop d’années.

Pour conclure sur cette venue en terre bretonne, rappelons que monsieur Macron méprise le peuple breton. Vous n’avez pas oublié sa déclaration, en septembre 2014, lors des licenciements des ouvriers de l’usine bretonne GAD ? (…) « …une partie non négligeable des employés bretons sont illettrés ».

Il vient, tout récemment, de récidiver lors de sa visite au Vatican en déclarant au Pape François : « C’est un Breton. Il y a des Bretons partout. Les Bretons, c’est la mafia française ! ». Phrase prononcée en présentant au Saint Père son fidèle ministre breton Le Drian.

Monsieur Macron c’est en fait une fabrication pure et simple du système totalitaire marchand. C’est une véritable éolienne, supporté par des girouettes.

 

Padrig Montauzier.



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